Les tribulations de l’Assurance-vie


 
Voilà des années que le produit d’épargne préférée des Français est dans le collimateur de certaines instances politique.
En à peine quelques jours, plusieurs mouvements de panique ont pu être enregistrés auprès d’épargnants.

En effet, après une mise en cause l’intérêt du contrat d’assurance-vie par rapport aux difficultés annoncées par les assureurs pour maintenir la garantie des fonds en euros, voilà qu’un amendement du MoDem veut toucher à la fiscalité des contrats de plus de 8 ans en fonds euros.

Mais, vous allez le laisser tranquille « notre fonds euros » !

1/Rassurez-vous : l’assurance-vie a de beaux jours devant lu

Cette sonnette d’alarme tirée par les compagnies d’assurance-vie concerne uniquement le fonds euros.

Il est important de ne pas confondre le contenant et le contenu. L’assurance-vie est comme une enveloppe qui a ses propres caractéristiques et modes de fonctionnement. Une enveloppe fiscale et juridique qui peut contenir des actions, obligations, de l’immobilier (SCPI, OPCI…) et des fonds monétaires comme les fonds en euros.
​Jusqu’ici, lorsqu’on souhaitait protéger son capital tout en ayant un rendement supérieur au livret A, on le mettait dans un contrat d’assurance-vie en fonds euros.
​Seulement voilà, avec des taux d’intérêt négatifs, il devient plus en plus difficile de garantir le capital placé en fonds euros tant en termes de rendement que de rapidité d’exécution des ordres de rachat.
Pourquoi ?

Afin de pouvoir garantir les fonds euros, les assureurs doivent provisionner des capitaux, capitaux qu’ils constituent à partir du rendement non distribué aux titulaires des comptes en fonds euros. Ce rendement provient des placements en obligations d’État souscrit par l’assureur (produits qui comportent peu de risque, mais avec un rendement faible). Si le rendement diminue en toute logique les provisions de l’assureur aussi même si les belles années de « vaches grasses » connues par les compagnies d’assurance donnent à penser que nous n’en sommes pas encore là.
​Certains comme GENERALI ont annoncé dès le mois de septembre qu’ils prendraient des mesures pour inciter les épargnants à prendre une part plus importante de risque dans leur placement en positionnant une partie de leur placement en unités de compte à hauteur de 50 à 60 % en fonction du montant du placement. 
À retenir donc : L’assurance-vie n’est pas menacée, mais les fonds euros, oui. Mais rassurez-vous, pas tout de suite, car les Compagnies d’assurance ont encore de belles réserves

2/Que disait cet amendement du MoDem annulé par les membres de la commission des Finances 

Par cet amendement au projet de loi de finances 2020, le Modem voulait la suppression de l’abattement de 4600 euros pour une personne seule et 9200 euros pour un couple pour les fonds en euros des contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans
Ainsi, s’il avait été retenu, la fiscalité des contrats d’assurance-vie en fonds euros aurait été moins favorable que les contrats en unités de compte.

En somme, à partir du moment où vous prenez des risques sur l’argent déposé dans votre contrat d’assurance-vie, vous seriez récompensé fiscalement. Sauf qu’en général, on prend des risques sur des capitaux dont on n’a pas besoin or les classes moyennes qui épargnent massivement dans les contrats d’assurance-vie en fonds euro ont besoin de cet argent et cela représente aujourd’hui 80 % des 1700 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie. 
​Donc, là encore, rassurez-vous, vous pourrez continuer à investir en fonds euros dans votre contrat d’assurance-vie sans être pénalisé fiscalement.
Maintenant, que dire d’autres amendements du MoDem comme la suppression de l’abattement de 152 500 euros (primes et intérêts inclus) pour les bénéficiaires des contrats d’assurance-vie dont les primes ont été versées avant les 70 ans du titulaire 
​Il prévoit que “l’avantage successoral pour les versements réalisés avant 70 ans ne soit ouvert que pour les contrats souscrits jusqu’au 1er janvier 2022”, déclare Jean-Noël BARROT, vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et cosignataire de l’amendement. Et l’âge pour bénéficier de cet avantage tomberait à 60 ans.
​Les députés du MoDem souhaiteraient aussi l’alignement de la fiscalité des successions via assurance-vie avec celles des successions classiques basées sur le barème suivant :

  • un prélèvement de 20 % jusqu’à 552 324 euros transmis ;
  • 30 % entre 552 324 euros et 902 838 euros ;
  • 40 % entre 902 838 euros et 1 805 677 euros ;
  • 45 % au-delà de 1 805 677 euros.

Bien sûr après application de l’abattement de 152 500 euros.

Si comme on le prétend, l’Assurance-vie représente le deuxième Lobby le plus important en France après l’Immobilier, on peut s’attendre à ce que ces propositions fassent l’objet de vifs débats.

À suivre donc…
Si vous souhaitez faire le point sur les assurances-vie que vous détenez ou revoir votre stratégie patrimoniale, je vous invite à me contacter sans plus attendre via la page « contact » de ce site ou visiter notre site www.monargenttravaillepourmoi.fr pour découvrir des alternatives à l’assurance-vie comme outil patrimonial.