Gestion de patrimoine : Conseiller vs Robo Advisor


Les conséquences de MIF II

L’un des impacts majeurs de l’entrée en vigueur de la directive MIF 2 est l’obligation pour les Banques privées et autres banques conseil en gestion de patrimoine de revoir leur copie en terme d’information sur leurs frais et la réalité des prestations effectuées.

Beaucoup de clients abordent la notion de gestion de patrimoine en terme d’offre « produits » tant et si bien qu’ils comparent une banque privée à une autre en fonction de la performance des produits qu’elle propose plutôt qu’à sa prestation de conseil et gestion de patrimoine qui a un prix.

Cette culture  « produit » a ouvert la porte aux robo advisors qui laissent entendre au client qu’il peut tout faire par lui-même ou presque, qu’il lui suffit de cliquer sur le produit en ligne qui lui correspond selon un profil d’investisseur déterminé par un algorithme.

Valeur ajoutée du Conseiller en Gestion de Patrimoine

Le Conseiller en Gestion de Patrimoine a donc plus que jamais intérêt à communiquer sur la valeur ajoutée de ses prestations qui comprennent entre autre :
– un suivi personnalisé et régulier
– un accompagnement dans le choix des allocations d’actifs qui correspond au client
– l’accès à une offre produit qui va au-delà du simple aspect financier
– l’aide à la création, au développement et à la transmission de patrimoine
– des conseils juridiques sur le plan civil et social
– des conseils sur le plan fiscal
– aider les clients à comprendre les choix proposées

Au delà de la valeur ajoutée en terme de conseil, suivi et accompagnement, le Conseiller en Gestion de Patrimoine (CGP) devra sortir son épingle du jeu en se mettant à la portée du client qui a du mal à appréhender une gestion de patrimoine globale.

Si une analyse patrimoniale à 360° reste indispensable, il est préférable de compartimenter la stratégie patrimoniale en domaine d’intérêt prioritaire et ainsi proposer une solution par objectif patrimonial (prévoyance, retraite, dépendance, transmission…).

Le CGP qui est de plus en plus un technicien hautement qualifié voire un Ingénieur Patrimonial (Bac+5 et formation interne continue) va devoir mettre sa technicité de côté pour être plus pédagogue et faire adhérer ses clients à des choix d’investissements simples et adaptés à leurs besoins en leur expliquant la légitimité de ces choix.

CGP vs Robo Advisors

Par dessus tout, ce sont les compétences du CGP en terme de relation client (écoute, empathie, respect, confiance, proximité…) qui vont faire la différence.

On l’a vu notamment pendant les crises de 2008 et 2011. Les conseillers qui ont su communiquer avec leur client, leur montrer qu’ils étaient là aussi dans les moments plus difficiles, ont apporté une réelle valeur ajoutée à leur client et ont pu ainsi les fidéliser, ce que n’aurait pas pu faire un robot.

Se différencier

Certaines banques privées ont déjà pris le partie de segmenter leur clientèle pour leur proposer une offre de service personnalisée, en rapport non plus avec le montant de leurs moyens financiers (capacité d’épargne et/ou capitaux) mais avec leurs attentes, leurs besoins en matière de gestion de leur patrimoine. Un peu comme un forfait comportant différentes prestations.

Plutôt que chercher à concurrencer les robo advisors, le CGP doit se montrer différenciant dans l’approche de son métier.

C’est dans cette logique que le terme « Coach Patrimonial » correspond mieux, à mon sens, au métier du Conseiller en Gestion de Patrimoine (CGP) de demain car il fait intervenir la notion de formation et d’accompagnement (coaching).

Le CGP de demain va se concentrer davantage sur les actes de gestion de patrimoine complexes et donner à ses clients la possibilité  de réaliser par eux-même les actes de gestion les plus simples.

Plus le client pourra s’impliquer dans la gestion de son patrimoine, plus il aura le sentiment de participer, de garder le contrôle plus il sera à même de comprendre et adhérer aux solutions plus complexes et/ou plus risqués que son Conseiller serai amené à lui proposer.

Le métier de Conseiller en Gestion de patrimoine a encore de beaux jours devant lui s’il sait se démarquer des nouveaux acteurs digitaux.